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Définition: hallux valgus

Un hallux valgus est une déformation de l’avant-pied du premier rayon, avec un gros orteil qui n’est plus dans l’axe du pied, mais orienté vers les orteils latéraux.

L’articulation métatarsophalangienne (entre le premier métatarsien et la première phalange) se déforme en « valgus ».
Un hallux valgus est une pathologie fréquente touchant 5 à 10 % de la population. Elle atteint particulièrement les femmes vers 50 ans.

Il existe deux types d’ hallux valgus :

– congénital touchant l’adulte jeune (30 %)
– acquis touchant préférentiellement la femme de 40-50 ans (70 %).

Hallux valgus

QUESTIONS/REPONSES

  • Quelles sont les causes d’un hallux valgus ?

    L’origine est souvent pluri-factorielle:
    – intrinsèques : génétique (30 %), l’âge, le sexe, le type de l’avant-pied dit égyptien (le gros orteil est plus long que le second orteil). De plus, la période de ménopause pour les femmes majore la laxité tissulaire.
    – extrinsèques : le port de chaussures étroites avec talons, la sédentarité, l’obésité, etc.

  • Comment évolue un hallux valgus ?

    L’évolution d’un hallux valgus est progressive et inéluctable.
    Des traitements médicaux permettent de ralentir son évolution. Elle peuvent être utilisés lors de déformations souples et réductibles. Mais seule la chirurgie peut guérir cette déformation.
    Un hallux valgus peut également récidiver malgré un geste chirurgical bien conduit.

  • Pourquoi un hallux valgus se développe-t-il ?

    La survenue d’un hallux valgus est la conséquence d’un déséquilibre tendino-musculaire du premier rayon.
    Une fois le déséquilibre installé, la déformation osseuse va lui succéder. Un « oignon » au bord médial de l’avant-pied apparaît. Ce bunion du premier rayon est formé par la tête du premier métatarsien, qui devient proéminent sous la peau.
    Le bunion rentre en conflit avec les chaussures et devient douloureux. Cette inflammation locale peut parfois se compliquer de plaies et d’infection profonde de l’articulation en regard. Il est alors nécessaire  d’opérer en urgence.
    En repoussant le second orteil, le gros orteil le positionne en griffe parfois très douloureuse avec la présence de cors, conséquence d’un conflit avec la chaussure.
    Ce syndrome du deuxième rayon doit être traité dans le même temps opératoire qu’un hallux valgus. Elle ne peut être pris en charge isolément, sans quoi la griffe récidivera.
    Une fois que ce déséquilibre est installé et fixé, il est illusoire de le guérir par des orthèses. Ces mesures médicales permettent de ralentir l’évolution et limiter les douleurs et autres symptômes. Mais seule la chirurgie permet de traiter efficacement cette pathologie en restaurant une harmonie de l’avant-pied.

  • Quand consulter un chirurgien ?

    L’indication chirurgicale peut être posée dès que le pied devient douloureux et handicapant pour le patient.
    La chirurgie uniquement à visée esthétique ou préventive est à proscrire, car elle peut créer une douleur et une raideur de l’articulation inexistante auparavant.

  • Peut-on attendre avant de se faire opérer ?

    Il n’y a pas d’urgence à se faire opérer d’un hallux valgus.
    En revanche, il ne faut pas trop repousser l’intervention dès que le pied devient douloureux ou gênant au chaussage, car la déformation va évoluer et les suites opératoires seront plus longues.

  • Comment préparer l’intervention pour avoir le meilleur résultat ?

    Vous devez organiser l’opération lorsque vous avez du temps pour vous.
    Le délai de récupération d’un pied non douloureux dure de 6 semaines à 3 mois selon le geste chirurgical réalisé.
    Une rééducation préopératoire peut être nécessaire pour optimiser le résultat final.

  • Que doit-on apporter à la consultation du chirurgien ?

    Vous devez apporter des radiographies récentes en charge du ou des pieds déformés de face et de profil. Si vous avez déjà été opéré, apportez vos comptes rendus opératoires.
    Si vous portez des semelles, prenez-les avec vous.

  • Y a-t-il une meilleure saison pour faire cette chirurgie ?

    Non, tout dépend de votre travail et de vos activités quotidiennes.

  • Qu’est-ce que la chirurgie ambulatoire ?

    La chirurgie ambulatoire consiste à réaliser l’intervention et les suites en milieu hospitalier en une seule journée.

    Elle nécessite une proximité du lieu de domicile et de l’hôpital. De plus, le patient doit être accompagné pendant la première nuit qui suit l’intervention. Cette évolution de prise en charge ne peut être faite que si la douleur est anticipée et traitée correctement. Elle ne peut être faite que si le patient est favorable à un retour et qu’il se sent capable de le faire.

  • Quels sont les principes du geste chirurgical ?

    osteotomie metatarsienL’objectif de l’intervention est de réaxer le gros orteil, tout en corrigeant les griffes des rayons latéraux.
    L’objectif final est de récupérer une harmonie de l’ensemble de l’avant-pied en statique (à l’appui) et en dynamique (à la marche).
    Pour cela, le chirurgien va réaliser des gestes osseux appelés ostéotomies, ainsi que des gestes sur les parties molles (rétractées ou étirées).

  • Qu’est-ce que la chirurgie percutanée ?

    chirurgie percutanéeLa chirurgie percutanée est un outil supplémentaire utilisé entre autres en chirurgie orthopédique.
    Elle consiste à réaliser des gestes osseux (ostéotomies) et sur les parties molles en ne réalisant que des petites incisions cutanées. Le chirurgien est guidé par des images radiologiques.
    Cette technique apporte un intérêt esthétique et fonctionnel.Elle comporte également des risques qui lui est propre. Afin de limiter la survenue de complications, le chirurgien doit être aguerri à cette technique en ayant suivi des formations (GRECMIP).
    La chirurgie percutanée a été créée pour la chirurgie du pied depuis environ 60 ans aux États-Unis par Morton M Polokoff, podiatre. La chirurgie percutanée a été développée réellement qu’à partir des années 80. Il a fallu attendre les années 2000 pour qu’elle arrive en Europe.
    Actuellement cette technique est enseignée par le GRECMIP, regroupant des chirurgiens experts.
    Cet outil est à réserver pour certaines indications et doit être utilisé en complément des chirurgies plus classiques. Actuellement les experts de la chirurgie du pied réalisé des techniques hybrides (percutané et classique).

    [pane title= »Comment se déroule l’intervention chirurgicale ? » background_image= » »]

    L’hospitalisation pour cette chirurgie peut être réalisée en ambulatoire.
    L’intervention peut être réalisée sous anesthésie uniquement du membre opéré (anesthésie loco-régionale). La durée opératoire peut varier de 30 minutes à 2 heures selon la complexité du geste chirurgicale.
    En postopératoire, le patient peut être surveillé en salle de réveil ou reconduit dans sa chambre.
    De retour dans sa chambre, l’équipe paramédicale surveille la douleur. Un premier lever est réalisé avec la chaussure spécifique, afin de contrôler la possibilité de retour à domicile.
    Si le chirurgien, l’anesthésiste ou l’équipe hospitalière remarque une difficulté pour le patient à retourner à son domicile, la sortie est alors reportée au lendemain.

  • Comment se déroulent les suites opératoires ?

    Le patient peut marcher dès le soir de l’intervention avec une chaussure spécifique.
    Le traitement antalgique doit être adapté à la douleur.
    Le pansement ne doit pas être retiré pendant les 15 premiers jours et jusqu’à la première consultation de contrôle avec le chirurgien.
    Un traitement anticoagulant est prescrit pour limiter la survenue de phlébites pendant une semaine.
    À 15 jours, le patient revoit son chirurgien pour refaire le premier pansement qui avait été réalisé au bloc opératoire. Le patient peut mobiliser doucement son gros orteil dès le premier jour pour entretenir les amplitudes articulaires.
    À 6 semaines, la première radiographie est réalisée en charge afin d’analyser la position des os et du matériel mis en place, ainsi que la présence d’une consolidation osseuse.
    À ce moment, le chirurgien confirme l’arrêt du port de chaussure spécifique et la reprise des activités quotidiennes (marche, conduite de véhicule, reprise du travail…)
    À 3 mois, le patient peut reprendre toutes ses activités physiques en particulier le saut, la course à pied et tous les sports qui nécessitent ces deux actions.
    En cas de gêne avec le matériel, une consultation pourra être prise par le patient afin de programmer son ablation. Celle-ci ne peut être envisagée qu’une fois la consolidation obtenue.

  • Est-ce que cette déformation peut récidiver et que doit-on faire ?

    Oui, malheureusement cette déformation faisant partie d’une évolution naturelle liée au vieillissement et à un mode de vie spécifique. La chirurgie ne permet pas de guérir définitivement cette pathologie.
    Cette récidive peut prendre plusieurs années à se déclarer de nouveau.

    Il faut alors contacter son chirurgien et prendre rendez-vous après avoir réalisé des radiographies en charge.

  • Y a-t-il des complications à cette chirurgie ?

    Comme dans toute chirurgie, il existe des risques anesthésiques et des risques chirurgicaux.
    Pour ce qui est des complications, il existe des complications précoces telles que l’infection du site opératoire, la survenue de phlébite et des complications plus tardives telles que la non-consolidation en cas de geste osseux, la raideur, du matériel gênant et la récidive de la déformation. Une complication de type algoneurodystrophie peut également survenir.

  • Comment limiter les risques liés à la chirurgie ?

    Comme dans toute chirurgie, il existe des risques anesthésiques et des risques chirurgicaux.
    Il existe des complications précoces telles que l’infection du site opératoire, la survenue de phlébite. Il existe également des complications plus tardives telles que la non-consolidation, la raideur, du matériel gênant et la récidive de la déformation.

    Une complication de type algoneurodystrophie peut également survenir.

  • Qu’est-ce que l’algoneurodystrophie ?

    L’algoneurodystrophie ou syndrome régional douloureux complexe de type I peut survenir. Elle survient dans 10 % des traumatismes. Cette complication est un diagnostic d’élimination. Il ne doit être posé que lorsque d’autres causes possiblement curables ont été éliminées.
    Il provient d’un dérèglement du système nerveux autonome. Cette complication se concrétise par des douleurs diffuses parfois très importantes.
    Elle présente principalement deux phases, une phase chaude et une phase froide.
    Le type I guérit toujours, mais peut prendre jusqu’à un an pour disparaitre. L’objectif de la prise en charge médicale sera de limiter la durée de la phase douloureuse, et d’éviter la raideur.

  • Quoi faire en cas de cicatrice qui coule ?

    En cas de cicatrice qui coule avec du pus et de la fièvre, il faut contacter le chirurgien en urgence. Il donnera son avis et traitera au mieux cette complication.
    Il ne faut pas prendre d’antibiotique avant de l’avoir vu.