Les interventions > Douleurs du Genou > Ligamentoplastie du ligament croisé antérieur

Le ligament croisé antérieur est situé dans l’articulation du genou. Il permet de stabiliser l’articulation du genou lors de la marche et lors de mouvement en pivot. Ce ligament peut être lésé lors d’activités sportives telles que le football ou le ski. Lors de mécanismes de rotation excessive du genou, le sportif peut ressentir un craquement immédiatement puis un gonflement de l’articulation.

La lésion du ligament croisé antérieur peut alors être associée à des lésions d’autres ligaments, ainsi que des lésions méniscales. En cas de douleurs du genou et de gonflement de celui-ci, des clichés radiologiques conventionnels sont réalisés. Ils permettent d’écarter une fracture pouvant nécessiter une chirurgie en urgence. En cas de doutes osseux, le praticien peut aller jusqu’à réaliser un scanner.

Une fois les lésions osseuses et ligamentaires complexes éliminées, le genou est mis au repos par une attelle amovible pendant trois semaines. Pendant les 15 premiers jours, le patient doit consulter un chirurgien orthopédiste à fin d’éliminer des lésions justifiant une opération.

Suivi du traumatisme

À trois semaines, un nouvel examen doit être réalisé pour affiner l’examen clinique.

Pour compléter le bilan clinique, une I.R.M. peut être réalisée pour objectiver des lésions méniscales et ligamentaires.

En cas de lésion ligamentaire isolée du ligament croisé antérieur, il n’y a pas d’indication chirurgicale en urgence. Dans un premier temps, le patient devra réaliser des séances de rééducation pour optimiser la fonction de son genou.

Si après une bonne rééducation, le patient présente une instabilité ligamentaire, une ligamentoplastie peut alors lui être proposé.

En cas de lésion méniscale associée, une intervention chirurgicale peut être posée pour réparer les ménisques, afin de limiter l’évolution de ces lésions.

Ce protocole de prise en charge a été validé par un groupe d’experts de la Haute autorisé de Santé.

ligamentoplastie

QUESTIONS/REPONSES

 

  • Quand consulter un chirurgien orthopédiste ?

    Un gonflement après traumatisme justifie un avis spécialisé. Un médecin du sport ou un chirurgien orthopédiste et traumatologue doit être consulté au cours des 3 premières semaines.
    Si une lésion osseuse ou ligamentaire complexe est diagnostiqué, le patient doit consulter dans les 8 jours un chirurgien orthopédiste. Si l’os est atteint, l’appui doit être limitée jusqu’à la consultation.

  • Est-ce que toutes les lésions ligamentaires doivent être opérées ?

    Non, la gêne d’une entorse du ligament croisé antérieur doit être évaluée après de la rééducation.
    Les muscles quadriceps et ischio-jambiers peuvent suffisamment verrouiller le genou pour la reprise des activités quotidiennes. Ces muscles agissent en synergie (agonistes et antagonistes) pour protéger le genou. La rééducation est donc indispensable pour renforcer spécifiquement ces muscles essentiels.
    Une ligamentoplastie est justifiée si le patient se plaint d’instabilité du genou avec dérobements. Cette gêne inconfortable et limitant dans l’activité physique quotidienne du patient peuvent handicaper le patient et ainsi justifier la ligamentoplastie.
    Lors de rupture du ligament croisé antérieur, le genou fonctionnant différemment, il est plus à même de développer des lésions méniscales secondaires et une usure du cartilage à terme. Cette arthrose peut à terme justifier prématurément la mise en place d’une prothèse de genou. Pour cette raison, et en cas de présence d’instabilité du patient qui le handicape, une intervention sera préconisée chez le jeune sportif, afin de préserver son capital méniscal et cartilagineux.

  • Quelles sont les suites d’une ligamentoplastie de genou ?

    Après une ligamentoplastie de genou, il est nécessaire de réaliser de la rééducation. Cette rééducation peut être réalisée en centre de rééducation ou en cabinet de ville. Elle devra être intensive pour entretenir les amplitudes articulaires et optimiser le résultat fonctionnel. Celle ci dure le plus souvent 3 à 6 mois après l’intervention chirurgicale. De plus, si le ménisque a été réparé, l’intervention peut être suivie d’une période de décharge pour préserver la réparation méniscale pendant une durée de 3 à 6 semaines. La reprise du sport sans activité en pivot varie de 3 à 6 mois et l’activité en pivot est reprise à 6 mois. Ces délais sont nécessaire à la « ligamentisation » du transplant afin qu’il reprenne une résistance intrinsèque.

    Ce protocole est tiré des recommandations d’experts qui se sont réunis à la demande de la Haute autorité de Santé.